Écorce de Peines

Ils sont trois pour conter un bout d’histoire, un bout de poésie et conjuguer ensemble un slam amer par-delà les temps et les océans. Ils sont trois : un danseur familier de la house et du new style, un “human beat box” et les notes de sa voix aux cordes frappées, un slameur qui dit et tisse la trame. D’ qui dérange et interpelle. D’ comme déprime mais aussi D’ comme apostrophe. Jacquot, l’esclave “Qu’on casse pas”, a fauté avec la “Ptit’Marie”, celle qui ne lui était pas destinée. Il est attaché à un arbre à l’écorce confidente et complice. Une dernière entrave dans sa vie d’homme meurtri. « Ça fait bien longtemps qu’il est mort Jacquot… Ça ne veut pas dire que je n’entends pas ses gémissements quand la douleur le cisaille. » slamme D’ de Kabal. De sa voix profonde et son verbe acerbe, il nous interroge sur les traces que l’Histoire de l’esclavage a laissées sur les corps et les coeurs d’aujourd’hui.

La compagnie R.I.P.O.S.T.E
C’est en 2005 que D’ de Kabal monte la compagnie, R.I.P.O.S.T.E. (Réactions Inspirées par les Propos Outrageux et Sécuritaires Théorisés chez l’Elite). Conçue comme un laboratoire de création pluridisciplinaire dans le domaine du hip hop, les projets foisonnent : après « 93 Slam Caravane », grand chantier d’ateliers d’écriture slam dans 5 villes du 93, D’ de Kabal monte en 2008 une Université Hip Hop, met en scène plusieurs créations (« Les Enfants perdus », « Femmes de paroles »), crée en 2009 un festival d’un genre nouveau, « Perturbance »,… Et poursuit comme un chercheur l’exploration de nouveaux horizons.